Feu vert pour la mission SVOM

Résultats scientifiques Astroparticules et cosmologie

Le conseil d’administration du Cnes vient d’approuver l’engagement de l’agence spatiale française dans la mission scientifique sino-française Space-based multiband astronomical variable objects monitor (SVOM). Le satellite SVOM sera lancé en 2021 et aura pour mission de scruter les sursauts gamma, responsables des phénomènes les plus violents de l’Univers. Le Cnes et les laboratoires de recherche français (rattachés au CNRS, au CEA et aux universités) fourniront des éléments-clés pour cette mission. Au total, dix laboratoires de l’IN2P3 et de l’INSU sont impliqués dans ce projet.

SVOM est un satellite dédié à l’étude des sursauts gamma, ces bouffées ultra-énergétiques qui nous atteignent depuis l’Univers tout entier. Ces phénomènes signent des évènements cataclysmiques, comme l’explosion finale d’étoiles très massives, ou la coalescence d’étoiles à neutrons entre elles ou avec des trous noirs.

Bien que plusieurs centaines de sursauts gamma aient été détectés à ce jour, ils restent imparfaitement compris. Phénomènes par essence transitoires – les plus longs peuvent être observés pendant quelques jours, les plus courts pendant quelques minutes – les étudier exige à la fois des instruments d’observation à la pointe de la technologie et une réactivité exceptionnelle du satellite et du segment sol de la mission.

SVOM fournira en temps réel à la communauté scientifique internationale les coordonnées célestes des sursauts qu’il détectera, pour permettre de pointer au plus vite les télescopes terrestres qui lui sont complémentaires. Doté d’une grande agilité, le satellite se réorientera lui-même vers ces évènements, avec l’ensemble de ses instruments, en quelques minutes. Le système SVOM a été particulièrement optimisé pour que les sursauts détectés puissent être observés en détail par les télescopes terrestres. Ses instruments ont été conçus pour être sensibles à des sursauts particulièrement lointains, dits cosmologiques, dont l’étude ouvrira une fenêtre sur l’Univers très jeune.

Pendant la mission SVOM, des détecteurs d’ondes gravitationnelles et de neutrinos seront également en fonctionnement. La coïncidence temporelle entre ces observatoires de phénomènes cosmiques transitoires s’annonce d’une telle richesse scientifique que des accords sont déjà prévus entre les scientifiques concernés.

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Vue d'artiste du futur satellite SVOM © Cnes

 

La contribution française

Selon les termes de l’accord avec l’agence spatiale chinoise, la CNSA, signé en août 2014, le Cnes livrera deux instruments scientifiques sur les quatre qu’emporte le satellite : le télescope à rayons X MXT, et la caméra grand champ à rayons X et gamma ECLAIRs, en charge de détecter les sursauts et de déclencher le système d’alerte, entièrement automatique. Le Cnes doit également mettre à disposition de la mission un système d’alerte au sol basé sur un réseau d’antennes VHF pour la réception et la dissémination en temps réel des messages du satellite, un système sol de programmation des instruments français et de traitement des données, ainsi qu’un télescope robotique au sol dédié à la mission.

SVOM est une coopération technique et scientifique inédite entre le Cnes et ses partenaires scientifiques français, la CNSA, l’Académie des sciences chinoise (CAS), à qui la CNSA délègue la réalisation du satellite, et d’autres instituts chinois en charge du segment sol de la mission.

La contribution française à SVOM sera développée en coopération entre le Cnes et dix laboratoires de recherche du CNRS et du CEA, ainsi qu’avec le Max Planck Institute for Extraterrestrial Physics à Garching en Allemagne et l’Université Nationale Autonome du Mexique.

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Image d'artiste du sursaut gamma GRB 080319B © Nasa

Laboratoires français participant à la mission SVOM

  • Astrophysique, instrumentation et modélisation (Université Paris Diderot / CEA-IRFU / CNRS)
  • Astroparticules et cosmologie (APC, Université Paris Diderot / CNRS / CEA / Observatoire de Paris)
  • Centre de physique des particules de Marseille (CPPM, Aix-Marseille Université / CNRS)
  • Institut d’astrophysique de Paris (Université Pierre et Marie Curie / CNRS)
  • Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Université Toulouse 3 - Paul Sabatier / CNRS)
  • Laboratoire de l’accélérateur linéaire (LAL, Université Paris Sud / CNRS)
  • Laboratoire d’astrophysique de Marseille (Aix-Marseille Université / CNRS)
  • Laboratoire Galaxies, étoiles, physique et instrumentation (Université Paris Diderot / CNRS / Observatoire de Paris)
  • Laboratoire Univers et particules de Montpellier (LUPM, Université de Montpellier / CNRS)
  • Observatoire astronomique de Strasbourg (Université de Strasbourg / CNRS)

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