Talents du CNRS : les médaillés d'argent, de bronze et de cristal des laboratoires IN2P3

Distinctions

Comme chaque année, des chercheur.e.s, ingénieur.e.s et technicien.ne.s des laboratoires de recherche se voient décerner des médailles dans le cadre des "Talents du CNRS". La médaille d'argent est décernée à des scientifiques pour l'originalité, la qualité et l'importance de leurs travaux. La médaille de bronze, qui représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes, est attribuée à de jeunes chercheur.e.s. La médaille de cristal récompense quant à elle les ingénieur.e.s, technicien.ne.s et administratifs pour leur contribution à l'avancée des savoirs et à l'excellence de la recherche française. Trois membres des laboratoires de l'IN2P3 sont distingués cette année : Elias Khan, Marie-Hélène Genest et Christian Olivetto..

Médaille d'argent : Elias Khan, professeur à l'université Paris-Sud, enseignant-chercheur en physique nucléaire à l'Institut de physique nucléaire d'Orsay (IPNO, CNRS/Université Paris-Sud, Orsay)

Image retirée.

Physicien nucléaire de réputation internationale, Elias Khan aborde cette discipline à la fois sous l'angle expérimental, théorique et appliqué. Dans le domaine de la théorie, son terrain de prédilection, il a notamment étudié les excitations des noyaux exotiques et leur structure afin de clarifier le lien entre la compressibilité d'un noyau et celle de la matière nucléaire. Elias Khan est l'auteur de plus de 80 publications, le plus souvent dans de grandes revues scientifiques. L'article qu'il a cosigné, par exemple, en 2012 dans Nature attaque la question de l'origine des états de type molécule nucléaire en montrant qu'il s'agit d'un état hybride entre le cristal nucléaire et le liquide quantique.

En matière de recherche expérimentale, ses travaux sur l'évolution des modes de compression dans les noyaux atomiques riches en neutrons en ont fait l'un des leaders mondiaux sur cette question.

Elias Khan est enfin initiateur d'un projet en collaboration avec médecins et physiciens sur l'effet des rayons cosmiques sur le système visuel des astronautes.

© Cyril Fresillon / CNRS photothèque

 

Médaille de bronze : Marie-Hélène Genest, chercheuse en physique des particules au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (LPSC, CNRS/Université Grenoble Alpes/ Grenoble INP)

Image retirée.

 

Environ 85 % de la matière de l'Univers n'a jamais été directement observé. De quoi est donc composée cette matière noire qui échappe à nos télescopes ? Cette question mobilise de nombreux chercheurs, parmi lesquels Marie-Hélène Genest, du Laboratoire de physique subatomique et cosmologie. Cette physicienne canadienne obtient son doctorat en 2007 à l'université de Montréal. Son sujet de thèse : la recherche du neutralino, une particule hypothétique neutre et massive, qui est un excellent candidat pour la matière noire froide. Pour ces travaux, elle participe à Picasso, une expérience de détection directe de la matière noire, et travaille sur Atlas, l'un des détecteurs du Large hadron collider (LHC). Elle poursuit au sein d'Atlas, à l'université LMU de Munich, la recherche de la supersymétrie avec les toutes premières données du LHC.

En 2011, Marie-Hélène Genest est recrutée par le CNRS et affectée au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (LPSC, CNRS/Université Grenoble Alpes/Grenoble INP), où elle se spécialise dans la recherche de particules exotiques. Ses résultats importants en physique des particules, ainsi que son activité d'encadrement d'équipes et de jeunes chercheurs, lui valent aujourd'hui cette distinction.

© Sabine crépé-Renaudin

 

Médaille de cristal : Christian Olivetto, directeur adjoint technique de l'IN2P3 et chef de projet de l'instrument XGRE de la mission Taranis au Laboratoire Astroparticules et cosmologie (APC, CNRS/CEA/Université Paris Diderot/Observatoire de Paris)

Image retirée.

 

Fin 2017, Christian Olivetto participera au lancement du satellite scientifique Taranis, dont il est le chef de projet technique de l'instrument XGRE et le concepteur de l'électronique de vol. Attendue par les scientifiques du monde entier, cette mission observera pour la première fois les intenses phénomènes de très haute altitude au-dessus des orages. Elle servira également de modèle pour l'électronique du satellite européen Athena, dont le lancement est prévu en 2026.

Le chef de projet technique qu'est Christian Olivetto n'en est pas à son premier essai. Durant sa carrière, il a mis ses compétences techniques et managériales au service de projets prestigieux comme le détecteur de particules CMS au Cern, le détecteur sous-marin Antares, dont il a conçu la distribution d'horloge de référence, ou l'accélérateur Spiral2, pour lequel il a notamment contribué à l'élaboration de systèmes de mesure d'émittance (ou "émittancemètres"). Les résultats produits ont fait l'objet d'un dépôt de brevet et de transfert de licence auprès d'une société privée. Grâce à ses apports innovants, Christian Olivetto a contribué à faire du laboratoire Astroparticules et cosmologie et de l'IN2P3 des références en termes de gestion de projet et d'assurance qualité dans le domaine spatial.

© CNRS

 

En savoir plus